Loading...

Deir el-Bahari (Couvent du Nord en arabe) occupe un site pittoresque en face du temple de Karnak, de l'autre côté du Nil. Un cirque montagneux sert de cadre naturel aux deux ensembles monumentaux construits côte à côte. Sur la gauche, le temple-caveau de Montouhotep Ier (XIe dynastie) est le plus ancien. Plus de 500 ans après, la reine pharaon Hatchepsout y élève son temple funéraire, bien que sa tombe soit située dans la Vallée des Rois. La mission polonaise, qui travaille à Deir el-Bahari depuis une bonne décennie, a découvert, en surplomb entre les deux sanctuaires, les traces du temple de Thoutmosis III, le sUccesseur d'Hatchepsout. Détruit par un glissement de ter-Chronique illustrée de Za fameuse expédition maritime lancée par Hatchepsout vers l'exotique pays de Pount (Somalie). Derrière le portique sud de la seconde terrasse, à gauche du registre supérieur, la reine obèse et son maigre époux, accueillent les visiteurs égyptiens.
rain, il était complétement enfoui sous les éboulis. Malgré les pillages et les déprédations dont ont souffert ces trois monuments, le site a longtemps gardé son caractère sacré, servant d'oracle populaire et de lieu de divination à l'époque gréco-romaine, avant d'accueillir un couvent copte. Les rares vestiges du temple de Montouhotep permettent d'en reconnaître le plan, des portiques à sa périphérie ; la rampe menant à la terrasse dominée par un édifice massif (probablement pyramidal) entouré d'une double colonnade ; les traces de plusieurs rangées d'arbres, et des, statues du roi assis le long du dromos - l'une d'elles se trouve au Musée du Caire, ainsi que les précieux matériels funéraires appartenant à plusieurs membres fémi- I il I nins de la famille royale, mis au jour par l'égyptologue américain Wirdock. Le temple d'Hatchepsout est le seul monument relevé de Deir al-Bahari. Son concepteur, le grand architecte Senmout, favori de la reine, s'est   inspiré du monument de Montouhotep, dont il a adopté le plan en terrasses. Ces terrasses sont délimitées par un double portique de façade, à toiture. Leurs reliefs les plus célèbres représentent trois scènes intimement associées à Hatchepsout . l'expédition maritime vers le pays de Pount, sa conception et sa naissance divine, et le transport de deux grands obélisques des carrières d'Assouan au temple d'Amon à Karnak. Les rois de la XIXe dynastie ont pieusement restauré les dégâts causés aux titres rituels durant l'hérésie amarnienne. Les décorations des
deux chapelles, respectivement consacrées à Anubis, et à l'esprit déifié du pére d'Hatchepsout, Thoutmosis Ier, ont gardé toute leur fraîcheur.
Au sud du portique à colonnes polygonales de la seconde terrasse s'élève la grande chapelle de la déesse-vache Hathor. Les magnifiques chapiteaux hathoriques de ses salles hypostyles sont orientés dans les quatre directions. Entre les temples d'Hatchepsout et de Mentouhotep, un petit sanctuaire rupestre d'Hathor, de période plus tardivé, abritait une grande statue polychrome de la déesse-vache allaitant la reine agenouillée. Il a été détaché et transféré en entier au Musée du Caire, avec ses belles décorations murales.
Les nombreuses statues d'Hatchepsout découvertes dans le temple la représentent en déesse osirienne, ou en sphinx accroupi.
Le monument doit son aspect actuel au long travail d'anastylose d'une équipe d'archéologues polonais chargée de sa reconstruction.
Les falaises qui entourent Deir el-Bahari sont riches en tombeaux rupestres du Moyen et du Nouvel Empire.L'un d'eux, fouillé par Winlock, contenait les dépouilles de 60 soldats de Mentouhotep - d'après l'état des corps, morts au combat et dépecés par les vautours avant d'être inhumés avec tous les honneurs, comme en témoignent les linceuls frappés des emblèmes royaux, et la proximité au monument du roi. Ils ont peut-être participé à la bataille décisive contre les nomes du nord, qui scella la réunification de l'Égypte à la fin de la Première Période Intermédiaire.
La tombe de Meketré, un notable de la XIe dynastie, a livré d'élégantes maquettes en bois de la vie quotidienne, qui sont exposées au Musée du Caire.
Les villageois locaux de la famille Abdelrassul, qui ont découvert la tombe intacte de la reine Inhapi (XXIe dynastie), l'ont systématiquement pillée, vendant les objets au plus offrant, avant d'en révéler l'emplacement aux autontés. Immense surprise, elle était bourrée de cercueils abritant des momies royales, transférées de la Vallée des Rois à la fin du Nouvel Empire pour les soustraire aux pilleurs. Certaines de ces précieuses momies sont aujourd'hui au Musée du Caire.
 
 
Send Inquiry