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En face de la Louxor moderne, la rive gauche du Nil constituait la Demeure des Morts. Une série de temples funéraires royaux, dressés à la limite des terres cultivées, sont ses principaux monuments. Outre les nécropoles royales et le cimetière "prolétaire" de Deir el-Medina, la région comporte aussi les nécropoles privées des aristocrates ou hauts dignitaires autorisés à se faire inhumer sur le sol sacré, notamment sous le Nouvel Empire. Elles sont désignées du nom moderne de leur site. Celle de Cheikh Abd el-Courna, à l'ouest du Ramesseum, possède la plus forte concentration de tombes privées. Viennent ensuite, par ordre d'importance, la vallée de l'Assasif et la colline d'el-Khokha au sud-est du temple de Deir elBahari, la colline de Dra Abou el-Naga plus au nord, et Gournet Mouraï à l'est de Deir el-Medina. La majorité des tombeaux ouverts au public sont à Cheikh Abd el-Gourna et dans l'Assasif.Contrairement à la décoration des hypogées royaux, strictement limitée aux thémes rituels, l'ornementation de ces tombes privées comporte aussi des scènes de la vie quotidienne - souvent une version Nouvel Empire de celles des mastabas de l'Ancien Empire. Les nouvelles activités entrées dans les mœurs y sont toutefois représentées, et l'évolution des styles et méthodes se traduit par Décorations de la tombe inachevée du Vizir Ramose.
Ci-dessous : Esquisse d'un groupe de délégués étrangers rendant hommage au vizir, à droite : Perruques et vêtements typiques de l'aristocratie thébaine du Nouvel Empire. un des quatre couples de membres de lafamille de Ramose.
l'apparition de figures de divinités et de rois, absentes des anciens mastabas. Étant par essence un caveau de famille, la tombe privée du Nouvel Empire mentionne le plus grand nombre possible de parents, même les vivants, puisqu'ils sont destinés à y reposer à leur tour.
Sous la XVIlle dynastie, les peintures de ces hypogées, beaucoup plus vivantes et instructives que celles de la période ramesside, ont un fond de couleur claire et moins de scènes de voyage vers l'Au-delà. On y trouve parfois des références picturales aux fonctions administratives du défunt. Nous voyons ainsi des délégations étrangères venues rendre hommage au Pharaon, des cérémonies jubilaires, ou le roi offrant en récompense au défunt le traditionnel collier d'or. Une foule d'autres thèmes sont également traités : banquets avec musiciens et danseurs, tableau de la maison du défunt avec son jardin et son bassin d'eau, travaux des champs, pêche et chasse de gibier à plumes, etc.