.jpg)
Immense champ de sépultures, Saqqara est la demeure finale de rois, de nobles, de simples mortels, et d'animaux momifiés. Durant toute l'ère pharaonique, et notamment l'Ancien Empire et l'Époque Tardive, les sables arides de Saqqara furent témoins d'une incessante activité construction de tombeaux, processions et rituels funéraires.
Après un sommeil bimillénaire à peine troublé par les pilleurs de tombes, le site de Saqqara a repris vie avec les campagnes de fouilles, et les touristes qui suivent pas à pas leurs découvertes.
Tirant sans doute son nom de Sokar, le dieu-fauc momifié des morts, Saqqara est la nécropole officielle Memphis, capitale de l'Ancien Empire. Le site est domi par la pyramide à Degrés du roi Djoser (Ille dynasti située au centre d'une vaste enceinte rectangulaire. Cet merveille est attribuée à Imhotep, architecte, vizir médecin de grand talent. C'est une époque de tâtonn ments dans l'architecture en pierre taillée. L'élégance calcaire blanc est exploitée pour la premiére fois dans des éléments architecturaux gracieux, sinon pratiques : fausses colonnes engagées, fausses portes ou voûtes, imitations de plafonds poutrés, angles arrondis, etc. Mais nous sommes encore loin de l'emploi de gros blocs monolithiques et des complexes monumentaux de Giza (IVe dynastie).
Le tombeau de Djoser est le plus ancien exemple connu de pyramide égyptienne. Plusieurs fois remanié, il est passé du grand mastaba d'origine à une superposition de mastabas qui lui ont donné ses six degrés. Enfouie sous cette énorme masse, la chambre sépulcrale en granit est accessible par un boyau descendant de la face nord de la pyramide. Un vaste réseau de galeries souterraines et de chambres aux parois de faiënce bleue ont livré des milliers de récipients en pierre portant le nom de Djoser. Au sud-ouest du complexe se trouve la pyramide inachevée de son successeur, Sekhemhet, dont la découverte pourrait confirmer ou infirmer les diverses théories sur les techniques de construction de ces monuments.
Des rois de la Ve dynastie (Ouserkaf et Ounas) et de la VIe (Teti, Pepi Ier, Meren_ré, Pepi II) ont également fait bâtir leurs pyramides à Saqqara. Le revêtement en granit de celle d'Ounas n'a jamais été achevé. La chambre sépulcrale, accessible par une descenderie, possède d'intéressantes décorations murales à motifs géométriques, et un plafond bleu semé d'étoiles jaunes. Les parois des chambres et galeries souterraines portent aussi la plus ancienne version connue des Textes des pyramides, gravés en magnifiques hiéroglyphes bleutés. Ce sont les incantations jugées essentielles au transit sûr du défunt dans l'Au-delà. Leur langage archaïque les fait remonter très loin dans le temps, mais elles semblent n'avoir été inscrites pour la première fois que dans la tombe d'Ounas (dernier roi de la Ve dynastie). D'autres pharaons de
un fragment de graffiti à l'encre sur le mur de la "maison du sud' dans la cour du jubilé du complexe de la pyramide à degrés du roi Djoser (Ille dynastie) à Saqqara. Plusieurs graffiti trouvés dans cette salle datent des XVIlle et XIXe dynasties. Ils ont été écrits par des dignitaires qui ont visité le site plus de mille ans après sa construction et qui souhaitaient exprimer l'impression profonde que la beauté du monument leur avait laissé,
Les plus anciens mastabas datent des deux premières dynasties (nord-est). Les complexes quadrangulaires (centre et sudouest) appartiennent aux rois Djoser et Sekhemhet (Ille dyn.). Entre eux, la petite pyramide d'Ounas (Ve dyn.) avec sa longue chaussée. Juste au sud, une des tombes perses les mieux conservées. En face de la pyramide de Teti (est), la "rue" des mastabas de la fin de l'Ancien Empire. Une célèbre allée de sphinx (non indiquée), qui partait du lieu d'embaumement des bœufs Apis à Memphis, traversait cette zone pour rejoindre le Sérapeum à l'ouest. Au nord, vastes catacombes d'animaux sacrés et, au sud, le groupe des tombes de hauts dignitaires du Nouvel Empire, y compris celle du général Horemheb.